lundi 26 septembre 2016

Ce qui change #1

Canada France
Et a fortiori Ottawa ≠ Créteil


Me voici donc pour un nouveau post qui ne sera probablement pas le seul dans le genre. Je suis un être humain faible et je me laisse donc tenter par la comparaison. En plus je suis française alors je souffre du défaut « ça vaut pas la tour Eiffel ».
Bon peut-être pas jusque là. Mais voici un début de liste sur ce qui change au Canada par rapport à Créteil city zoo. Mon avis est purement subjectif et propre à ma petite personne. Ça se trouve ça change pas plus que ça mais moi je le vois.
Ah oui et disclaimer : je vais être de mauvaise foi. Beaucoup. Haterz gonna hate.


Le premier truc qui change c'est les transports. Ce que je prends tous les matins. Soit le bus (parce qu'il y a pas de métro dans la capitale). Le bus fait plein d’arrêt et pourtant il est super rapide, il est accessible aux handicapés (genre vraiment accessible pas comme en France où c’est accessible mais en fait il faut que tu marches).
Par contre les bus c’est une chance ou rien. Ou 20 minutes plus tard. Alors que je suis dans la capitale et qu’il va commencer à cailler sévère (bon c’est de la mauvaise foi parce que l’arrêt est devant chez moi et qu’il y une application pour savoir quand il passe).
Point positif : personne ne mendie dans le bus, contrairement au métro. Je peux donc bouder comme une parisienne sans que quelqu’un vienne me faire culpabiliser.
Ensuite chose plutôt stylée, il existe des petits … comment appeler ça… disons des cordelettes qui font le tour du bus et quand tu veux t’arrêter tu tires dessus. C’est marrant ça change des boutons.
Ça ce sont les bus à Ottawa. Parce qu’une fois passée la frontière du Québec c’est une autre histoire. Je m’explique. Ottawa est en Ontario mais à l’extrême limite avec le Québec. (Ontario et Québec ce sont des provinces, un peu comme nos régions sauf que chaque province fait 3 ou 4 fois la France). Les deux villes frontières de chacune des provinces c’est Ottawa et Gatineau. C’est à un pont d’écart globalement.
SAUF QUE LE SYSTEME DE BUS CHANGE.
Et je mets en majuscule parce que c’est important.
J’ai pris deux lignes de bus et à chaque fois c’était pareil mais je ne généralise pas.
Sur la station il n’y a pas de nom, il n’y a pas le numéro de ligne ou de bus, il n’y a pas d’horaire. En bref c’est débrouille toi mon coco. Deviens chauve et transforme-toi en Professeur Xavier. Je suis bégueule en vrai parce qu’il y a une chose… un numéro de téléphone inscrit sur le panneau. Sauf que je n’ai pas de donc numéro canadien je ne peux pas appeler. Merci au revoir.
Le bus arrive ok parfait c’est la bonne ligne (il a 15 minutes de retard mais je suis magnanime moi aussi ça m’arrive.) ne crie pas de joie trop tôt. Dans le bus, il n’y a pas de plan de la ligne et il ne donne pas le nom des arrêts. La première fois que je l’ai pris je suis restée réveillée en scrutant le paysage pendant 45 minutes histoire de pas rater ma station, avant de demander au chauffeur quand est-ce que j’arrivais.


Ah et un truc que je n’ai toujours pas compris, certains arrêts, quand il y a une sorte de … cabane d’arrêt (vous savez les trucs transparents qui protègent de la pluie : les ABRIBUS) parfois c’est à l’envers. Vraiment. C'est-à-dire que si je veux rentrer dedans m’asseoir en attendant je vais regarder la devanture d’un magasin et tourner le dos à la route. Si par bonheur je vois mon bus (dos à moi mais petit rappel je suis Pr Xavier), et que je veux en courant rentrer dedans je m’éclate contre un mur d’abribus. En fait je dois contourner.
Bon la seule raison valable c’est que les voitures feront du vent, qu’il fera froid et que winter is coming tout ça tout ça. Je reste sceptique et pas rassurée.

Wow. J’ai écrit sur les bus bien plus que je ne l’imaginais. Bon on va laisser le reste pour plus tard alors parce que j’ai plein plein d’autres idées de comparaison et faut que je vous tienne en haleine quand même.


Ah si je peux rajouter un cliché dans la thématique des transports en commun. Il y a des pick-ups. Partout. Des énormes voitures polluantes et dangereuses mais bien classes qui bondissent à chaque feu. Et des camions aussi, enfin des camions … pas des camions français, des camions qui ont vu la mort en face oui monsieur. Des camions qui bravent les intempéries et qui brisent les glaces l’hiver.
Ouais. Tout est plus badass ici.
C’est l’aventure je vous promets.


lundi 19 septembre 2016

Pensée no 1 : la glande.

Ce week-end je ne suis pas sortie. J'ai passé 48h au sein même de mon appart. Et vous savez quoi ? J'en ai même pas honte. Même pas un peu. Je culpabilise pas non plus.
Eh ouais.
Chill la meuf.




Je suis à des milliers de kilomètres de chez moi, dans un pays neuf où tout est à découvrir pour moi. Et pourtant je n'ai pas bougé mon petit fessier. Bon c'est faux j'ai fait du sport. A même ma chambre. C'est pas vraiment une découverte qu'une chambre peut contenir mon bonheur. Je suis pas claustrophobe et je suis pas casanière non plus. C'est à dire que je peux vivre dans ma chambre et ça n'empêche que je suis aussi une aventurière, j'adore sortir dehors. J'aurais pu vous sortir l'excuse de la pluie et du fait que j'étais encore un peu malade. Mais j'adore la pluie et un petit nez bouché ne m'arrête pas.
En fait je suis atteinte de flemmite aïgue. Non d'ailleurs c'est même pas ça. Parce que croyez le ou non on peut faire vraiment plein de trucs dans sa chambre. Déjà j'ai cuisiné, ensuite j'ai lu, j'ai traîné dans mon lit puis dans le canapé puis dans la douche puis devant mon bureau. Je suis une vraie zonarde d'appart. Je traîne sans aucune sexyness et je m'en fous.



J'en ai même besoin de rester dans mon cocon. Je m'imagine des histoires et j'ai même pas besoin des gens pour m'éclater. Je mate des vidéos en mangeant des amandes avec un gros sweat et je suis heureuse. En plus j'ai une bête de vue de ma fenêtre. C'est pas mal du tout de rester chez soi. Quand j'ai envie de bouger je me fais une séance de sport ou je danse devant le miroir en me disant que j'ai la classe puis en fait en me disant que pas du tout et que je ferais mieux de prendre des cours de danse.
C'est important de savoir ne rien faire. Moi j'y excelle. Je fais pas vraiment rien en plus. J'écris, je lis des articles, je regarde le monde. Je ne change pas le monde.
Ce week-end c'est typiquement ma zone de confort. Je suis libre de faire ce que je veux alors je ne ferai rien. C'est pas mal de temps en temps de ne rien faire, de se laisser ce temps pour ne pas bouger, ne pas être intense, être juste mou.

Bien sûr la flemmite aïgue il faut faire attention à ne pas qu'elle s'éternise. C'est comme tout, à l'excès c'est dangereux. Si comme moi vous avez un penchant vers cette addiction là, attention à ne pas vous laisser contrôler. Si vous êtes dans l'excès inverse même conseil, toujours avoir quelque chose à faire et ne pas pouvoir s'arrêter c'est prendre le risque de ne pas savoir vivre seul, de ne pas savoir se retrouver et d'être perdu sans le mouvement.



C'est pour ça, pour augmenter ma concentration, ma productivité et mon efficacité que je me tâte à commencer un bullet journal. (Un bullet journal c'est ça : https://www.youtube.com/watch?v=NzkPCut_8cY ).
Après j'ai la chance d'avoir toujours des tas de projets sur le feu, je me lance de temps en temps. J'ai aussi la chance de ne pas m'ennuyer dans ma tête et de rester passionnée même sans personne pour entretenir ce grand feu là (il suffit de voir les nouvelles je vous assure vous pouvez vous énerver tout seul).

Ce petit post n'a pas vraiment de réponse, de sens ou de conclusion, c'est juste une pensée que je met par écrit.


Allez on se reparlera plus tard quand j'aurais autre chose qu'une pensée sur du vide. Promis je bouge.

mardi 13 septembre 2016

Atterrissage

Me voilà donc arrivée au Canada. Depuis 21 jours très exactement. 3 semaines.

Pour enfin poser le pied dans la capitale fédérale du Canada (c'est à dire Ottawa) je suis passée par l'Islande et Toronto. Un long voyage de 13h qui est passé à la vitesse de l'éclair. J'ai laissé toute ma vie en France et parfois ça se ressent. D'abord j'ai cru atterrir dans l'eau puis dans une plaine caillouteuse, ce n'était que les rudes terres islandaises qui m'accueillaient. Et elles m'ont fait envie dans l'avion avec ces publicités grandioses de paysages, d'iceberg, de falaises et ... de barbus.
J'ai dû passer le voyage à me répéter en boucle mon programme à la minute près, je me connais, je sais que ma mémoire volatile peut me jouer des tours.
Et malgré ça...
En Islande je ne retrouve plus ma carte bleue, je n'aurais pas le temps de manger ? Panique. Retrouvée. Ouf. Je perds mon boarding pass dans la file d'attente. Panique. Retrouvé. Ouf. Merci monsieur barbu. J'arrive à Toronto, je fais la queue je demande milles informations aux contrôleurs amusés par ma demi-panique nonchalante. Je leur demande presque ce que je dois mettre comme nom. Je reçois mon permis de travail, pas mon numéro d'assurance, je devrais le rechercher plus tard. Panique. L'avion ne va pas tarder. Je récupère mes 40 kg de bagages (pas de jugement merci). Dans mes billets le dernier est une confirmation et non le billet en lui même, je dois le réimprimer. L'avion part dans 25 minutes. Une dame m'aide, me dit de patienter avec sa collègue. Je patiente. Je patiente calmement d'ailleurs. Bien sûr intérieurement je cours sans discontinuer, les bras en l'air tout en criant "ON VA TOUS MOURIR". On me fait passer rapidement et j'arrive dans l'avion à moitié vide qui fait Toronto Ottawa. Je suis tellement soulagée que je mange le gâteau qu'on me donne alors qu'il y a de la banane dedans.
Je hais la banane j'ai une moue de dégoût pendant toute la mastication. Je hais vraiment la banane. En yaourt, en glace, en vrai, en odeur, en purée, avec du chocolat. Non. Platano no.


J'atterris littéralement dans la forêt. Partout des arbres tout vert, des pelouses impeccables. Je me demande si vraiment je suis à Ottawa. Par précaution et parce qu'il va falloir que je tire des grands montants d'argent je suis à l'aéroport et j'enfile 400$ en soum soum dans ma banane (pas de commentaire merci). Les billets sont beaucoup plus sympatoches que les billets français à mon avis, plus colorés, plus résistants, presque faits de plastique.
Je prends le taxi (40 kg de bagages on se rappelle) et j'arrive à NEW YOOOOOOORK. Non car je suis toujours à Ottawa.



Et je découvrirai plus tard qu'en tentant d'appeler ma coloc, j'utilise l'internet mondial. Donc je suis en excédent de 25€. C'est salé.

Ma journée du 23 c'est mon début d'aventure. Je découvre la ville, ses grands parcs verts (mais comment font-ils l'hiver ?), ses écureuils et ses oies (omg des écureuils partout), l'amabilité ambiante, les maisons et le peu d'immeubles, les camés un peu partout, le marché Byward, le Parlement, les rivières. Mon appart. Je m'installe en 1h et je suis déjà dans ma chambre, mon cocon pour l'année à venir.
Je découvre la piscine. LA PISCINE QUOI ! Une piscine chauffée en plus, un sauna au niveau des vestiaires et une salle de gym (et un coiffeur mais wtf le coiffeur). L'immeuble est moche mais à l'intérieur on y est bien. C'est grand et tout y est. Même les mignons surveillants de piscine.

Chiller dans la ville est super agréable, ça chante le québecois de temps en temps quand mon oreille arrive à capter un mot francophone. C'est le fun (à prononcer fone).
Je fais les obligations, mon numéro d'assurance, la carte de bus (en face de l'immeuble d'ailleurs), une visite chez mes employeurs (un accueil mémorable et une soirée chez un auteur), quelques autres choses importants mais forcément je n'en ai gardé aucune trace. J'ai remis au lendemain ce qui me saoûlait trop et je suis allée à la piscine à la place.

1 semaine plus tard (sans aucun jetlag je précise) je fais ma rentrée. Je travaille aux Editions David, une petite maison d'édition francophone dans l'Ontario, je vois donc tout ce qu'il se passe, de la réception du manuscrit à la promotion et l'envoi de commandes. Le noyau dur est composé de trois personnes y compris moi, on travaille tous les jours du lundi au vendredi aidé par une ou deux autres personnes certains jours. J'hérite de pleins de bouquins à lire, et en toute honnêteté tant mieux.
Entre mon ordi, mes bouquins et la grande télé (à seulement 4 chaînes) je suis comblée. Plus besoin de rien.
Bientôt ça fera trois semaines que j'ai commencé le travail, un peu déboussolée par le clavier qwerty, et certains termes ; hashtag ça ne se dit pas ici, on dit mot-clic.

Et pour tous ceux qui me demandent des nouvelles ... ça va. Promis ça va. Je vis dans une espèce d'immense forêt, sur une branche au 8ème étage et je ne mange toujours pas de bananes.
Par contre je rentre du travail à pied dans cette ville aux grands boulevards aux innombrables fast food, je mange sain (pas tout le temps faut pas déconner) et je fais du sport. Et je vais ... à la piscine.

Bref c'est bientôt l'été indien les feuilles commencent déjà à tomber et en une semaine la température est passé de chaude humide à fraîche humide (Grâce à un immense éclair. Toujours dans l'excès ces américains). J'attends ce froid qui est vécu si différemment par ceux qui m'en parlent. Je prépare mes futures escapades, je les rêve surtout, et surtout je bouge ! J'ai des listes tous les jours, j'écris, je lis, je marche, je cours, je fête l'aïd, je joue au rugby, je fais des lessives, je cuis des patates (ne vous moquez pas c'était la première fois).
Ma vie est bien remplie et je m'adapte comme une vraie canadienne, la casquette et le sweat-shirt alternent avec mes chemises blanches et blazers. Je me la pète de toute façon je connais personne. Who cares ?



Je reviendrai bientôt avec un nouveau bulletin d'informations sur ma vie, mes pensées, le Canada, ou ce dont j'ai envie de parler.
Je ne finirais pas sur un "bon courage" bien français mais plutôt sur un "Passez une bonne journée/soirée"


PS : En ce moment j'écoute [Untitled] de Ibrahim Malouf, you should too. Si vous avez des conseils musicaux, de films, de séries à regarder/écouter partagez ça en commentaire !