mardi 13 septembre 2016

Atterrissage

Me voilà donc arrivée au Canada. Depuis 21 jours très exactement. 3 semaines.

Pour enfin poser le pied dans la capitale fédérale du Canada (c'est à dire Ottawa) je suis passée par l'Islande et Toronto. Un long voyage de 13h qui est passé à la vitesse de l'éclair. J'ai laissé toute ma vie en France et parfois ça se ressent. D'abord j'ai cru atterrir dans l'eau puis dans une plaine caillouteuse, ce n'était que les rudes terres islandaises qui m'accueillaient. Et elles m'ont fait envie dans l'avion avec ces publicités grandioses de paysages, d'iceberg, de falaises et ... de barbus.
J'ai dû passer le voyage à me répéter en boucle mon programme à la minute près, je me connais, je sais que ma mémoire volatile peut me jouer des tours.
Et malgré ça...
En Islande je ne retrouve plus ma carte bleue, je n'aurais pas le temps de manger ? Panique. Retrouvée. Ouf. Je perds mon boarding pass dans la file d'attente. Panique. Retrouvé. Ouf. Merci monsieur barbu. J'arrive à Toronto, je fais la queue je demande milles informations aux contrôleurs amusés par ma demi-panique nonchalante. Je leur demande presque ce que je dois mettre comme nom. Je reçois mon permis de travail, pas mon numéro d'assurance, je devrais le rechercher plus tard. Panique. L'avion ne va pas tarder. Je récupère mes 40 kg de bagages (pas de jugement merci). Dans mes billets le dernier est une confirmation et non le billet en lui même, je dois le réimprimer. L'avion part dans 25 minutes. Une dame m'aide, me dit de patienter avec sa collègue. Je patiente. Je patiente calmement d'ailleurs. Bien sûr intérieurement je cours sans discontinuer, les bras en l'air tout en criant "ON VA TOUS MOURIR". On me fait passer rapidement et j'arrive dans l'avion à moitié vide qui fait Toronto Ottawa. Je suis tellement soulagée que je mange le gâteau qu'on me donne alors qu'il y a de la banane dedans.
Je hais la banane j'ai une moue de dégoût pendant toute la mastication. Je hais vraiment la banane. En yaourt, en glace, en vrai, en odeur, en purée, avec du chocolat. Non. Platano no.


J'atterris littéralement dans la forêt. Partout des arbres tout vert, des pelouses impeccables. Je me demande si vraiment je suis à Ottawa. Par précaution et parce qu'il va falloir que je tire des grands montants d'argent je suis à l'aéroport et j'enfile 400$ en soum soum dans ma banane (pas de commentaire merci). Les billets sont beaucoup plus sympatoches que les billets français à mon avis, plus colorés, plus résistants, presque faits de plastique.
Je prends le taxi (40 kg de bagages on se rappelle) et j'arrive à NEW YOOOOOOORK. Non car je suis toujours à Ottawa.



Et je découvrirai plus tard qu'en tentant d'appeler ma coloc, j'utilise l'internet mondial. Donc je suis en excédent de 25€. C'est salé.

Ma journée du 23 c'est mon début d'aventure. Je découvre la ville, ses grands parcs verts (mais comment font-ils l'hiver ?), ses écureuils et ses oies (omg des écureuils partout), l'amabilité ambiante, les maisons et le peu d'immeubles, les camés un peu partout, le marché Byward, le Parlement, les rivières. Mon appart. Je m'installe en 1h et je suis déjà dans ma chambre, mon cocon pour l'année à venir.
Je découvre la piscine. LA PISCINE QUOI ! Une piscine chauffée en plus, un sauna au niveau des vestiaires et une salle de gym (et un coiffeur mais wtf le coiffeur). L'immeuble est moche mais à l'intérieur on y est bien. C'est grand et tout y est. Même les mignons surveillants de piscine.

Chiller dans la ville est super agréable, ça chante le québecois de temps en temps quand mon oreille arrive à capter un mot francophone. C'est le fun (à prononcer fone).
Je fais les obligations, mon numéro d'assurance, la carte de bus (en face de l'immeuble d'ailleurs), une visite chez mes employeurs (un accueil mémorable et une soirée chez un auteur), quelques autres choses importants mais forcément je n'en ai gardé aucune trace. J'ai remis au lendemain ce qui me saoûlait trop et je suis allée à la piscine à la place.

1 semaine plus tard (sans aucun jetlag je précise) je fais ma rentrée. Je travaille aux Editions David, une petite maison d'édition francophone dans l'Ontario, je vois donc tout ce qu'il se passe, de la réception du manuscrit à la promotion et l'envoi de commandes. Le noyau dur est composé de trois personnes y compris moi, on travaille tous les jours du lundi au vendredi aidé par une ou deux autres personnes certains jours. J'hérite de pleins de bouquins à lire, et en toute honnêteté tant mieux.
Entre mon ordi, mes bouquins et la grande télé (à seulement 4 chaînes) je suis comblée. Plus besoin de rien.
Bientôt ça fera trois semaines que j'ai commencé le travail, un peu déboussolée par le clavier qwerty, et certains termes ; hashtag ça ne se dit pas ici, on dit mot-clic.

Et pour tous ceux qui me demandent des nouvelles ... ça va. Promis ça va. Je vis dans une espèce d'immense forêt, sur une branche au 8ème étage et je ne mange toujours pas de bananes.
Par contre je rentre du travail à pied dans cette ville aux grands boulevards aux innombrables fast food, je mange sain (pas tout le temps faut pas déconner) et je fais du sport. Et je vais ... à la piscine.

Bref c'est bientôt l'été indien les feuilles commencent déjà à tomber et en une semaine la température est passé de chaude humide à fraîche humide (Grâce à un immense éclair. Toujours dans l'excès ces américains). J'attends ce froid qui est vécu si différemment par ceux qui m'en parlent. Je prépare mes futures escapades, je les rêve surtout, et surtout je bouge ! J'ai des listes tous les jours, j'écris, je lis, je marche, je cours, je fête l'aïd, je joue au rugby, je fais des lessives, je cuis des patates (ne vous moquez pas c'était la première fois).
Ma vie est bien remplie et je m'adapte comme une vraie canadienne, la casquette et le sweat-shirt alternent avec mes chemises blanches et blazers. Je me la pète de toute façon je connais personne. Who cares ?



Je reviendrai bientôt avec un nouveau bulletin d'informations sur ma vie, mes pensées, le Canada, ou ce dont j'ai envie de parler.
Je ne finirais pas sur un "bon courage" bien français mais plutôt sur un "Passez une bonne journée/soirée"


PS : En ce moment j'écoute [Untitled] de Ibrahim Malouf, you should too. Si vous avez des conseils musicaux, de films, de séries à regarder/écouter partagez ça en commentaire !


4 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. salut !
    voici ce que j'écoute en ce moment -->
    https://www.youtube.com/watch?v=NwSU9uvl7Mc

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