mardi 4 octobre 2016

Pensée no 2 : L’envie de voyager

Je suis loin de chez moi. C’est pas nouveau je le répète à chaque nouvel article, à la fin on l’aura compris.
Suis-je dépaysée ? Oui par certains aspects, c’est pour ça que j’ai commencé la série Ce qui change (on notera le titre original) mais globalement pas trop. Je suis dans une ville occidentale, j’ai tout à portée de main, je mange la même chose ou presque qu’en France. Fondamentalement mon mode de vie n’est pas si différent. Et ce n’est pas anormal et je ne m’en plains pas. C’est évident qu’une routine s’impose et heureusement.
Je vais au travail 5 jours par semaine, j’ai entraînement deux fois, je fais des lessives, je check mes mails, mes notifications, je regarde des vidéos, des séries, j’écris sur mon forum, je poste un article.
Non être immigrée (ce n’est pas parce que je suis blanche et française que je suis une expatriée, j’ai la même définition qu’un immigré, un travailleur qui quitte sa terre natale pour s’installer ailleurs) ce n’est pas forcément sortir de sa zone de confort, ce n’est pas forcément vivre une vie d’aventures, de surprises, de découvertes. Il y en a, comme la fois où je suis allée voir le festival de montgolfières, comme cette croisière sur le fleuve. Il y en aura quand l’hiver viendra et même ce week-end à Toronto mais en général ma vie c’est pas un film.
Et pourtant dans ma tête si.
Déjà internet est un facteur de rêve constant. Les réseaux sociaux me montrent un tas d’histoires et d’opportunités de partir faire le tour du monde, d’expériences de gens qui l’ont fait. Ou même de façon moins directe des photos magnifiques prises au quatre coins du monde qui donnent envie d’y être. Encore mieux, je suis dans la promotion de SciencesPo qui part cette année. On est en 3ème année donc on doit partir à l’étranger et ça veut dire des centaines d’amis, de potes, de connaissances partout sur la planète. C’est une opportunité de folie. Chacun partage à son niveau, à son envie mais sur mon fil d’actualités le vent du large frappe fort. Sur facebook mais aussi sur snapchat, sur les blogs, les instagram. Certains sont bientôt en vacances d’hiver (l’hémisphère sud), d’autres profitent en postant des photos d’échappées pendant les week-end ou de sorties avec des natifs du pays.

Cette surexposition crée un envie de m’envoler. Mais moi aussi je me suis envolée non ? Eh bien je me suis installée surtout. Mes envolées ce seront mes petits voyages tout au long de l’année. Ma mère est partie elle aussi quand elle était plus jeune, deux ans. Et je ne peux que constater à quel point le voyage est différent. Elle est partie deux ans, seule, en bougeant de pays en pays à travers l’Asie. Je pars un an travailler au Canada. Les expériences sont diamétralement opposées. Parce que je ne sors pas de ma zone de confort.
Et comme en France j’ai la même envie de … partir. Sacré virus que celui de vouloir s’envoler. Et que personne ne me sorte la chanson de Louane. Mes chers parents je vole … ils peuvent venir avec moi mes chers parents ça me dérange pas tant que je vois le Machu picchu, le temple d’Angkor, les pyramides d’Egypte, le grand Canyon, le Sahara, la Sibérie. Rien que d’en parler j’ai des frissons dans les jambes.
Je vis donc un bien étrange paradoxe. Celui de partir et de vouloir partir. En tête j’ai des monstrueux voyages, accompagnée ou seule. Et j’ai peur que ça soit pas mal de l’idéalisation ou une recherche infinie pour résoudre l’insatisfaction (pas mal le titre de thèse de psycho). Parce qu’après tout je suis dans ma zone de confort (je l’ai pas assez répété il me semble). Je peux rêver tant que je veux sans oser pour autant. En plus je suis partie, qu’est-ce que je veux de plus ? Est-ce que ça serait pas une illusion ? Non non non j’essaie de me convaincre que non j’ai envie de voyager, de prendre mes bottes ou une voiture et d’aller autre part. Pas pour travailler comme but principal, pour découvrir.
Je pensais que cette 3A c’était la totale liberté. Et c’est pas tout à fait faux, je découvre qui je suis. Je ne connais personne ici alors je m’en fous. Je peux faire ce que je veux en sortant du travail et les week-end, j’ai aucun devoir. Mais je ne suis pas sur les routes, à aller où mes pas me portent.
Après tout… tant mieux. Je suis d’autant plus excitée pour les vacances qui arrivent. Dans quelques jours à peine je vais voir les chutes du Niagara. Je vais passer Noël à New York avec mes gens préférés de cette vie et je vais aussi aller à Toronto, Montréal, New York encore. Je vais aller faire des raquettes, faire du ski de fond et du chien de traîneaux. Ça va pas être tout le temps l’aventure mais déjà c’est pas mal. Et puis ça me laisse le temps de rêver aux futurs voyages.

Un petit échantillon : marcher sur les chemins de Compostelle avec ma petite sœur (elle va être ravie de l’apprendre tiens), aller dans les montagnes de la cordillère des Andes (Perou, Argentine, Chili peu m’importe mais en America latina s’il vous plaît) avec ma meilleure amie, Moscou et Saint Petersbourgh en famille, le tour des côtes bretonnes en un été, l’Ecosse en poney (le rêve), l’Islande en itinérant (avec des potes ?), le Mali et le Sénégal, la jungle africaine (oui bonjour les clichés merci je sais même pas dans quel pays je verrais ça), l’Iran et ses paysages qui me font tant envie (seule peut-être), et l’Asie… le Japon, l’Indonésie, l’Inde tout court (MDR TRO MARRAN), les rizières (je rigole même pas j’en ai jamais vu en vrai), la Thaïlande, le Cambodge, le Laos…
Je suis jeune mais je stresse déjà à l’idée de ne pas avoir assez de temps.
En attendant il faut que j’apprenne à apprécier ce que j’ai. Ma zone de confort en tout cas… peut-être que je la regretterai plus tard on sait jamais. Carpe Diem. Parce que si je rêve trop je risque d’oublier de profiter.


PS : Un article qui explique pourquoi j’ai pas envie d’être appelée expatriée. On est tous dans la même gadoue. http://www.lactualite.com/societe/la-difference-entre-les-immigres-et-les-expatries/

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