Je
suis loin de chez moi. C’est pas nouveau je le répète à chaque
nouvel article, à la fin on l’aura compris.
Suis-je
dépaysée ? Oui par certains aspects, c’est pour ça que j’ai
commencé la série Ce
qui change (on
notera le titre original) mais globalement pas trop. Je suis dans une
ville occidentale, j’ai tout à portée de main, je mange la même
chose ou presque qu’en France. Fondamentalement mon mode de vie
n’est pas si différent. Et ce n’est pas anormal et je ne m’en
plains pas. C’est évident qu’une routine s’impose et
heureusement.
Je
vais au travail 5 jours par semaine, j’ai entraînement deux fois,
je fais des lessives, je check mes mails, mes notifications, je
regarde des vidéos, des séries, j’écris sur mon forum, je poste
un article.
Non
être immigrée (ce n’est pas parce que je suis blanche et
française que je suis une expatriée, j’ai la même définition
qu’un immigré, un travailleur qui quitte sa terre natale pour
s’installer ailleurs) ce n’est pas forcément sortir de sa zone
de confort, ce n’est pas forcément vivre une vie d’aventures, de
surprises, de découvertes. Il y en a, comme la fois où je suis
allée voir le festival de montgolfières, comme cette croisière sur
le fleuve. Il y en aura quand l’hiver viendra et même ce week-end
à Toronto mais en général ma vie c’est pas un film.
Et
pourtant dans ma tête si.
Déjà
internet est un facteur de rêve constant. Les réseaux sociaux me
montrent un tas d’histoires et d’opportunités de partir faire le
tour du monde, d’expériences de gens qui l’ont fait. Ou même de
façon moins directe des photos magnifiques prises au quatre coins du
monde qui donnent envie d’y être. Encore mieux, je suis dans la
promotion de SciencesPo qui part cette année. On est en 3ème
année donc on doit partir à l’étranger et ça veut dire des
centaines d’amis, de potes, de connaissances partout sur la
planète. C’est une opportunité de folie. Chacun partage à son
niveau, à son envie mais sur mon fil d’actualités le vent du
large frappe fort. Sur facebook mais aussi sur snapchat, sur les
blogs, les instagram. Certains sont bientôt en vacances d’hiver
(l’hémisphère sud), d’autres profitent en postant des photos
d’échappées pendant les week-end ou de sorties avec des natifs du
pays.
Cette
surexposition crée un envie de m’envoler. Mais moi aussi je me
suis envolée non ? Eh bien je me suis installée surtout. Mes
envolées ce seront mes petits voyages tout au long de l’année. Ma
mère est partie elle aussi quand elle était plus jeune, deux ans.
Et je ne peux que constater à quel point le voyage est différent.
Elle est partie deux ans, seule, en bougeant de pays en pays à
travers l’Asie. Je pars un an travailler au Canada. Les expériences
sont diamétralement opposées. Parce que je ne sors pas de ma zone
de confort.
Et
comme en France j’ai la même envie de … partir.
Sacré virus que celui de vouloir s’envoler. Et que personne ne me
sorte la chanson de Louane. Mes chers parents je vole … ils peuvent
venir avec moi mes chers parents ça me dérange pas tant que je vois
le Machu picchu, le temple d’Angkor, les pyramides d’Egypte, le
grand Canyon, le Sahara, la Sibérie. Rien que d’en parler j’ai
des frissons dans les jambes.
Je
vis donc un bien étrange paradoxe. Celui de partir et de vouloir
partir. En tête j’ai des monstrueux voyages, accompagnée ou
seule. Et j’ai peur que ça soit pas mal de l’idéalisation ou
une recherche infinie pour résoudre l’insatisfaction (pas mal le
titre de thèse de psycho). Parce qu’après tout je suis dans ma
zone de confort (je l’ai pas assez répété il me semble). Je peux
rêver tant que je veux sans oser pour autant. En plus je suis
partie, qu’est-ce que je veux de plus ? Est-ce que ça serait pas
une illusion ? Non non non j’essaie de me convaincre que non j’ai
envie de voyager, de prendre mes bottes ou une voiture et d’aller
autre part. Pas pour travailler comme but principal, pour découvrir.
Je
pensais que cette 3A c’était la totale liberté. Et c’est pas
tout à fait faux, je découvre qui je suis. Je ne connais personne
ici alors je m’en fous. Je peux faire ce que je veux en sortant du
travail et les week-end, j’ai aucun devoir. Mais je ne suis pas sur
les routes, à aller où mes pas me portent.
Après
tout… tant mieux. Je suis d’autant plus excitée pour les
vacances qui arrivent. Dans quelques jours à peine je vais voir les
chutes du Niagara. Je vais passer Noël à New York avec mes gens
préférés de cette vie et je vais aussi aller à Toronto, Montréal,
New York encore. Je vais aller faire des raquettes, faire du ski de
fond et du chien de traîneaux. Ça va pas être tout le temps
l’aventure mais déjà c’est pas mal. Et puis ça me laisse le
temps de rêver aux futurs voyages.
Un
petit échantillon : marcher sur les chemins de Compostelle avec
ma petite sœur (elle va être ravie de l’apprendre tiens), aller
dans les montagnes de la cordillère des Andes (Perou, Argentine,
Chili peu m’importe mais en America latina s’il vous plaît) avec
ma meilleure amie, Moscou et Saint Petersbourgh en famille, le tour
des côtes bretonnes en un été, l’Ecosse en poney (le rêve),
l’Islande en itinérant (avec des potes ?), le Mali et le Sénégal,
la jungle africaine (oui bonjour les clichés merci je sais même pas
dans quel pays je verrais ça), l’Iran et ses paysages qui me font
tant envie (seule peut-être), et l’Asie… le Japon, l’Indonésie,
l’Inde tout court (MDR TRO MARRAN), les rizières (je rigole même
pas j’en ai jamais vu en vrai), la Thaïlande, le Cambodge, le
Laos…
Je
suis jeune mais je stresse déjà à l’idée de ne pas avoir assez
de temps.
En
attendant il faut que j’apprenne à apprécier ce que j’ai. Ma
zone de confort en tout cas… peut-être que je la regretterai plus
tard on sait jamais. Carpe Diem. Parce que si je rêve trop je risque
d’oublier de profiter.
PS :
Un article qui explique pourquoi j’ai pas envie d’être appelée
expatriée. On est tous dans la même gadoue.
http://www.lactualite.com/societe/la-difference-entre-les-immigres-et-les-expatries/
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