Voilà voilà
je reviens de Toronto !
Séquence
racontage de vie en approche. Installez-vous et soyez jaloux pour quelques
secondes (et restez pas jaloux plus de quelques secondes vous aussi partez
faire une aventure ou découvrir de nouvelles choses).
Ce week-end
c’était Thanksgiving, pour nous les européens ça veut rien dire et ici c’est
une sorte de réunion familiale ou on mange de la viande. Ça n’a pas l’air aussi
important que noël (et y’a pas de cadeaux) mais c’est plutôt sympa. Si je ne
dis pas de bêtise c’est une tradition autochtone qui a été un peu remasterisée
(autochtone désigne les indiens d’Amérique du Nord).
Bon c’est
bien beau tout ça mais quel rapport ? Et ben c’est férié le jour de Grâce (le
lundi) ! Du coup hop je prends mes strings et mes tongs et je m’en vais dans le
Sud !
Vous vous en
doutez bien, ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça mais grosso modo je
suis partie avec 4 autres sciencepistes dans la ville qu’on qualifie de New
York canadienne. C’est la plus grosse ville du Canada avec 2,615 millions
d’habitants et plus de 6 millions en zone urbaine, dans un pays qui en compte
36 millions ça fait beaucoup.
Le réseau
ferré étant pas de ouf développé au Canada on voyage pas mal par bus (Greyhound
c’est la vie) c’est moins cher et plutôt bien fait. Donc je suis partie le
vendredi à 18h pour repartir le lundi à 14h. Le trajet a duré 5h30/6h à l’aller
et 7h au retour (gracias aux bouchons). Et étonnamment c’était pas si long. A
condition d’avoir son portable chargé, ou un livre, et une place près de la
fenêtre (contre laquelle on peut s’appuyer). En soi l’une des trois conditions
peut suffire parce qu’on a de la place, que personne n’embête personne et que
c’est confortable.
Je sors du
travail, excitée comme jaja et hop on prend le bus (qui avait un problème de
clim donc on a étouffé sous la chaleur pendant tout le trajet… vraiment … je me
suis demandée à un moment si mon sang pouvait bouillir. Guess what ? Non sinon
on meurt.). On arrive dans Toronto vers minuit et c’est le moment de trouver
notre air bnb. On traverse donc la ville en nocturne et c’est plutôt magnifique
(on passe dans le campus, devant l’assemblée législative …) et nous voilà
arrivés (enfin) devant notre adresse.
Pas très
engageante, c’est une petite porte entièrement taguée à côté d’un grec, la
boîte aux lettres où on récupère nos clés possède 2 énormes cadenas. A
l’intérieur un escalier exigu et une lettre qui explique que le chauffage
marche pour tout l’immeuble donc si un gentil rigolo le baisse à 10 tout le
monde se gèle les miches. Mais une fois arrivés c’est une bonne surprise. C’est
même très sympa ! Une cuisine avec de l’ardoise sur les placards (et des
dédicaces du monde entier dessus) une petite salle de bain, un lit deux places,
un canapé une place et un matelas gonflable 2 places. D’ailleurs le matelas est
un peu raplapla.
Les garçons
le prennent et les rôles changeront. Il est 1h demain c’est lever 5h je
m’endors en deux secondes mais j’entends en bruit de fond que ça met du Jul
(Lourd.) et que ça rigole pas mal (ils assumeront pas deux jours plus tard).
Samedi
encore dans la nuit. 5h. Bonjour nos têtes. On fait les sacs, une petite virée
à 50m pour acheter des paquets de croissant (et on remercie le système
américain où les supermarchés sont ouverts toute la nuit) et uber direction la
gare pour prendre un bus.
Le chauffeur
est kurde, on discute de la France et de la Turquie, on rigole. Ça sent
l’aventure et la tête du matin dans son taxi. On rigole avec nos voix graves
matinales encore pas tout à fait réveillés. On est en avance alors on fait un
tour et on voit un raton laveur obèse qui fait sa vie.
C’est
marrant le matin. J’aime bien ça. Quand tout le monde dort, on se retrouve seul
dans le silence et aux gigantesques constructions humaines. C’est comme un
secret le matin.
Bref on
arrive aussi sur une place avec des écrans géants allumés partout, on chante
New York on se prend pour des stars. On s’en fout y’a personne.
Un gars
finalement vient nous parler pour nous dire que New York faut pas y aller pour
le nouvel an c’est trop bondé, il le sait parce qu’il l’a fait 5 fois (nik la
logik).
Finalement
on prend le bus direction Niagara Falls (la ville s’appelle littéralement Les
Chutes de Niagara … du coup je me demande Niagara c’est qui/quoi ?).
Et on arrive
dans une station hantée… réellement. On dirait une gare routière fermée dans la
Creuse. On met 25 minutes avant d’apercevoir quelqu’un (bon ok les gens aiment
faire la grasse mat mais c’est abusé quand même). On voit des bâtiments fermés
avec des planches aux fenêtres. Wallah
c’est vide Niagara Falls. Sauf que ce n’est que le début …
Après 25
minutes de marches en longeant la rivière il commence à pleuvoir. Ok la météo
nous avait prévenu mais on passe vite d’une petite drache à la bonne pluie.
J’ai un léger sweat et chacun de mes compatriotes a un parapluie ou un poncho
ou une capuche. Au pire j’ai une casquette me dis-je. J’avoue à ce point de
l’histoire j’ai le seum et je suis mouillée et tout le monde se fout de ma
gueule.
On arrive
donc aux chutes qu’on voit sous les nuages et sous la pluie mais wow. Il a
trois chutes et elles sont larges. C’est très beau, surtout quand on ira voir
juste au-dessus le moment où des milliers de litres se déversent de manière
hypnotique dans le vide.
Ce qui me
fait rire c’est l’invasion asiatique sur les bateaux et en face, sur le côté
américain. Ils ont tous les k-way colorés donnés par les compagnies de bateau.
On voit donc des centaines de fourmis roses d’un côté et de jaunes de l’autre.
Moi ça me fait rire. J’ai une allure bizarre avec mon écharpe de toutes les
couleurs et ma dégaine de chien mouillé.
On va sous
les chutes et puis on meurt de faim alors direction la partie Las Vegas. Parce
que oui Niagara Falls c’est un mélange de Détroit, de truc naturel magistral
avec de l’eau et de mini Las Vegas. L’allée des fastfood ressemble à Disneyland.
On est plus que surpris, l’ambiance est trop bizarre. Bon bien sûr le grand
garçon du groupe décide de courir après les mouettes et notre photographe en
titre fait des clichés sublimes et notre diseuse de conneries dit des conneries
mais ça va elle est marrante. On valide.
L’aprèm on
visite Toronto (qu’on voit enfin sous le soleil… ah oui j’ai oublié de
préciser : la pluie s’est enfin arrêtée et j’ai fini par sécher). On
voulait absolument voir le coucher de soleil sur Toronto et on l’aurait raté à
cause de l’heure de queue donc à la place on se balade. Au dernier moment
Aïssatou (la diseuse de conneries) réussit à récupérer une place pour le
concert de Drake le soir-même (concert qui était mémorable d’après ses nombreux
snaps). Et on va manger avec une science piste torontoise (COUCOU JULIE). Elle
nous parle de sa vida loca et nous de notre dolce vida dans une brasserie irlandaise
sur un bord de lac (poésie tmtc) et on a galéré pour trouver un truc ouvert à
20h un samedi soir sur la plus grande ville du Canada. Y’avait personne
d’ailleurs. On finit dans un bar/maison vraiment sympatoche et hop retour au
lit.
Joyeuse
découverte : le matelas a dégonflé de 1/3. On adore.
Je dors
toujours pas dedans mais les deux filles disparaissent dans ce matelas/hamac
qui va finir par toucher le sol.
Le lendemain
matin on visite la ville et on prend notre premier breakfast à la bacon nation
(j’ai même pas pris de bacon). Chinatown, Little Italy, Korean place, le
quartier du campus, le centre business, le petit marché un peu hype vegan.
Autant de quartiers et d’ambiances différentes. En marchant on voit même une
église avec un drapeau LGBT. D’ailleurs des drapeaux arc-en-ciel on en voit
partout ! Y compris sur les devants des hôpitaux (hôpitaux et centres de
recherche pour le cœur, les enfants malades ou le cancer gigantissimes en plein
milieu du centre ville).
On finit par
monter à la CN Tower. Alors que je pensais avoir vaincu mon vertige depuis des
années je retrouve ce frisson intense sur toute ma colonne vertébrale et les
membres qui tremblent (ma face pas rassurée a été prise en vidéo) quand je
monte (rapidement) sur le plancher de verre (mdr si vous voulez suicidez vous
mais c’est pas pour moi je connais mon histoire, 9/11 toussa toussa on est
jamais à l’abri d’un avion). Le resto a des prix abordables (contrairement à
celui sur la tour Eiffel) mais on redescend (on ne va PAS à l’aquarium pour ma
grande déception, pourtant j’adore les aquariums) et on mange chinois pour
Thanksgiving.
[Ellipse
rapide : on rentre, ces fragiles qui m’accompagnent sont crevés, à part
Aïssatou et donc on ne sort pas. Par contre on découvre qu’elle est Serdaigle sur
Pottermore et je dors par terre parce que le matelas est décédé.]
Le lendemain
matin on part en Bretagne. Bon pas vraiment mais presque. Toronto est en
bordure d’un lac immense (canadien quoi) et il y a une sorte d’île. Le billet
de bateau est donné (7$ A/R). On était seuls sur cette île toute verte et sans
écureuils, presque inhabitée avec des plages et ce qu’on prendrait pour un
accès à la mer. On a vu Toronto de loin et fait des photos superbes. Et aussi
vite que c’est arrivé on a dû reprendre le bus pour rentrer.
Substantiellement
c’était bien. Vraiment.
Je ne suis
pas une guide du routard mais personnellement j’ai apprécié la vivacité et la
diversité de Toronto, être étourdie par les gratte-ciels puis apaisée par la
mer, cocoonée dans les petits quartiers résidentiels et éblouie par les
lumières de Chinatown. C’est pas trop trop cher et ça vaut le détour. Au moins
pour deux jours histoire de se balader au travers des ambiances.
Bon la bise
et à la prochaine fois !
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